RCA - UA : Octobre 2017 : Son Excellence Catherine Samba Panza au lancement officiel du Réseau des Femmes Médiatrices de la Méditerranée à Rome

25/10/2017

Membre permanent du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU), l'Italie soucieuse de contribuer à l'effort de paix dans le monde, a décidé de miser sur les femmes, notamment, le renforcement de leur rôle en tant que pilier dans la résolution des conflits dans une zone clé qui est la méditerranée.

C'est dans ce cadre que s'est tenue la réunion du lancement du Réseau des Femmes Médiatrices de la Méditerranée(RFMM) du 25 au 26 Octobre à Rome, organisée par le Gouvernement Italien, l’Institut des Affaires Internationales de Rome et l’Antenne Italienne des Femmes dans la Sécurité Internationale.

Composé de femmes médiateurs et des femmes expertes en médiation du Nord et des rives méridionales de la mer méditerranée, le réseau vise à combler le manque de coopération et de renforcement des capacités dans l'une des régions cruciales à la stabilité de la paix dans le monde. Cette initiative de Rome est la concrétisation des engagements pris à New York en Septembre 2017, lors du lancement des réseaux des femmes médiatrices.

Pour rappeler l 'importance symbolique de cette rencontre, il faut dire qu'elle  a lieu à la veille de l’anniversaire de l’adoption de la Résolution 1325 du 31 Octobre 2000, (importance de la participation active des femmes à la prévention,  au règlement de conflits et au maintien de la paix) et de la Présidence Italienne du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en Novembre 2017 .

C'est pour s'inspirer de l'Union Africaine (UA), qui dispose déjà d'un Réseau panafricain de femmes médiatrices ((FemWise-Africa), que Son Excellence Catherine Samba-Panza, co-présidente de FemWise-Africa, a été conviée à la réunion de Rome, pour partager son expérience en matière de participation des femmes à l'effort de paix en Afrique.

Lors de son discours, qui a porté sur le thème « Femme africaines médiatrices de paix : l'expérience de l'UA »,

elle a déclaré en substance qu'en réalité les femmes prennent déjà part aux processus informels de paix en Afrique. Même si des efforts ont été accomplis, force est de constater qu’officiellement celles-ci ne sont pas invitées à la table de discussion. Autrement dit, leur rôle qui est généralement déterminant dans le règlement de conflits n'est pas reconnu à sa juste valeur. Nonobstant, l'adoption et la mise en œuvre de plans d'action de la résolution 1325, par de nombreux États africains, la représentation des femmes dans le processus de médiation reste faible. Cette situation s'explique par plusieurs raisons : compétences insuffisantes, manque d’expertise, autocensure des femmes par elles même, les barrières socio-culturelles qui sont des freins à la participation visible et accrue des femmes au processus de paix.

C'est ainsi que, reconnaissant la nécessité d'accélérer cette participation des femmes aux efforts de paix en Afrique, région en proie à de nombreux conflits et pour marquer cette volonté des femmes et des chefs d’Etats de l'UA, plusieurs initiatives ont vu le jour. Et l'un des résultats tangibles de ces nombreuses initiatives est la création en juillet 2017 de FemWise- Africa, dont les objectifs visent à accroître la participation des femmes aux processus de paix, à promouvoir les femmes à la table de paix, à entreprendre les efforts de médiation basés sur les communautés en utilisant les femmes comme vecteurs de changement, de la cohésion sociale et des projets de stabilisation de paix dans les régions vulnérables.

Par ailleurs, l'un des programmes essentiels de cette organisation est le renforcement de capacité des femmes africaines. Il est impératif de les former dans divers domaines, même les plus sensibles tels : la sécurité, la défense, la gouvernance démocratique, les changements climatiques, le terrorisme, l’extrémisme violent, les élections, etc. afin de les aider à se familiariser avec la connaissance de ces thématiques et d’être en mesure de participer pleinement et efficacement dans tous les groupes de travail des processus de paix.

D'autres initiatives tels que la mise en place de plateformes, le partage systématique d'expériences, et le développement de synergies et la coopération entre les réseaux des femmes médiatrices sont les conditions nécessaires à la réussite de ces réseaux.

Pour finir, CSP a souhaité longue vie au Réseau des Femmes Médiatrices de la Méditerranée, tout en espérant que ce partage d’expérience contribuera à son opérationnalisation.