Genèse

La Transition a débuté sous la contrainte militaire de la coalition SELEKA dès la fin de l’année 2012. Une transition atypique qui s’est faite en trois phases avec des acteurs différents, notamment les Chefs d’Etat François BOZIZE de janvier 2013 à mars 2013, Michel DOTODJA de mars 2013 à Janvier 2014 et enfin par Catherine SAMBA-PANZA de janvier 2014 à mars 2016. 

En effet, l’offensive fulgurante menée par la rébellion de la coalition SELEKA en décembre 2012 et sa progression rapide vers Bangui a conduit les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) à réunir, à Libreville au Gabon, tous les protagonistes de la crise, aux fins de trouver une solution politique consensuelle de sortie de crise. Un compromis sera obtenu autour d’un accord politique. Signé le 11 janvier 2013, l’Accord de Libreville sur la résolution de la crise en République Centrafricaine devait permettre d’éviter une nouvelle prise de pouvoir par la force et d’ouvrir une période de pouvoir partagé de trois ans. Un gouvernement d’Union Nationale dirigé par Nicolas TIANGAYE a ainsi été constitué.

Mais la résistance du pouvoir BOZIZE à respecter l’esprit et la lettre de cet accord, l’épreuve de force permanente entre les protagonistes de la crise, l’absence de concertation politique et un rapport de forces sur le terrain favorable à la Coalition SELEKA ont conduit à l’échec de cette première transition.

Finalement, la prise de pouvoir par la coalition SELEKA le 24 mars 2013 a mis un terme au régime de François BOZIZE et a plongé le pays dans une nouvelle crise à la fois sécuritaire, politique et humanitaire. L’Assemblée Nationale est dissoute ainsi que les autres institutions de la République. Un Conseil National de Transition (CNT) constitué des représentants de toutes les composantes de la société centrafricaine va siéger à l’Assemblé Nationale et fera office de pouvoir législatif.

Face à ce changement de pouvoir inconstitutionnel, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et d’autres partenaires de la République Centrafricaine ont opté pour un nouveau compromis : une reconnaissance de fait du nouveau pouvoir dans le cadre d’une transition consensuelle sous contrôle international, consacrée par les Sommets extraordinaires de la CEEAC tenus à N’Djaména les 03 et 18 avril 2013.

Devant la spirale de violences perpétrées par les Combattants de la SELEKA ainsi que par les milices anti-Balaka et le risque d’enlisement de la Transition, un nouveau compromis, sous-tendu par la démission de Michel DJOTODIA, va être trouvé le 09 janvier 2014 à N’Djamena, à l’issue du 6ème Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC.

Le processus de désignation du nouveau Chef de l’Etat de la Transition a été confié au Conseil National de Transition.

De retour à Bangui, après quelques jours de présidence transitoire assurée par le Président du Conseil National de Transition, Alexandre Ferdinand NGUENDET, Catherine SAMBA- PANZA (CSP) sera élue par les Conseillers Nationaux de la Transition.

Son avènement à la tête de l’Etat, pour parachever la Transition, est intervenu à l’issue d’une élection au suffrage indirect organisée au sein du Conseil National de la Transition.

Alors Maire de la ville de Bangui depuis six mois, Madame Catherine SAMBA-PANZA, 59 ans, a été élue le lundi 20 janvier 2014 par le Conseil National de Transition à la tête du pouvoir exécutif de la Transition et devient la première femme centrafricaine à accéder au rang de Chef de l'État.

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