C’est en novembre 2015 que le pape François a effectué sa première visite sur le continent africain, où près de 200 millions de personnes sont catholiques.
En dépit de l’avis contraire et des réserves des spécialistes de la sécurité, le Pape a choisi de venir en République centrafricaine, en deuxième étape d’un périple africain entamé à Nairobi au Kenya puis à Kampala en Ouganda.
Tout le pays était rempli d’allégresse dans la perspective de cette visite et fier du choix que le Pape François a fait de visiter la Centrafrique. Le pays tout entier était mobilisé pour l’accueillir et recevoir sa bénédiction. Les comités d’organisation ecclésiale et gouvernementale ont travaillé en synergie tous les jours. Pendant plusieurs semaines, artisans, artistes, fonctionnaires, jeunes, femmes, personne du troisième âge, catholiques, protestants, musulmans, les pratiquants de toutes religions ont travaillé avec cœur et abnégation pour la réussite de cette visite.
Sur le plan sécuritaire, les forces internationales et intérieures alliées ont travaillé main dans la main, pour qu’aucun nuage ne puisse assombrir cette visite.
Un immense espoir s’était soudainement emparé du pays qui espérait et avait la ferme conviction que la visite du pape et les messages qu’il délivrera amèneront les centrafricains à faire le choix de la paix, de la réconciliation et du progrès.
C'est donc sans surprise que 18 organisations non gouvernementales ont signé une lettre ouverte pour inviter le pape à calmer le jeu lors de sa visite au Centrafrique. Elles exhortaient ainsi le successeur de Saint-Pierre à se servir de son influence pour faciliter la transition vers une accalmie. Même son de cloche chez les leaders religieux du pays qui voient dans la visite du Saint-Père une occasion de faire avancer la paix.
La visite qui s’est déroulée du 29 au 30 novembre 2015 a été vécue par les centrafricains comme un évènement unificateur, œcuménique, refondateur et porteur d’espoir.
Le Pape est arrivé en RCA à un moment crucial, à un moment où le pays portait encore les stigmates des violences intercommunautaires sans précédent dans l’histoire du pays et au moment où tous les centrafricains se préparaient aux rendez-vous électoraux à venir.
Ses deux jours de déplacement à Bangui, placés sous la surveillance de la force onusienne (MINUSCA), auront suscité la ferveur des Centrafricains. Ferveur et espoir dans une paix et une réconciliation que le Pape a prêchées à chaque étape de sa visite.
Pendant les deux jours de cette visite papale, trois mots auront été martelés dans les discours : Paix, Pardon et Réconciliation. Des paroles associées à des actes, comme la visite du Pape à la mosquée centrale au PK5, lieu symbolique puisque c’est le dernier quartier de Bangui où vivent beaucoup de musulmans. La Communauté musulmane a mis aussi beaucoup d’espoir dans cette visite car elle espérait que les messages du Pape vont toucher les cœurs endurcis des centrafricains afin que les uns et les autres se tendent à nouveau la main dans un élan d’amour du prochain pour que le vivre ensemble communautaire soit de nouveau possible.
Le souverain pontife s’est entretenu avec l’Imam de la mosquée : « Chrétiens et musulmans sont frères », a déclaré le Pape.
Après avoir visité le site des déplacés internes du Centre Jean XXIII, la Faculté de Théologie Evangélique de Bangui(FATEB), puis le Complexe pédiatrique de Bangui, l’autre symbole fort de cette visite aura été l’ouverture de la Porte-Sainte de la Cathédrale de l’Immaculée Conception de Bangui, geste qui marque l’ouverture solennelle du « Jubilé de la Divine Miséricorde. Dans l’histoire de l’Eglise catholique, jamais la Porte Sainte n’est ouverte hors du Vatican. La RCA entre ainsi dans l’histoire de l’humanité et du monde chrétien comme le tout premier Etat à partir duquel un Souverain Pontife a pu pousser la Porte Sainte. A la faveur de cette dérogation doctrinale spéciale, le Pape François a élevé Bangui à la dignité de « Capitale Spirituelle du monde ».
Par ce geste, le pape a souhaité ouvrir en Centrafrique une période de pardon. « La paix sans pardon n’est pas possible », il a d’ailleurs expliqué aux 4 000 déplacés de la paroisse Saint-Sauveur de Bangui où il s’est rendu.
La Bénédiction, les messages de paix et de solidarité du Pape ont été un stimulant pour la cohésion sociale et un retour réel de la paix dans notre pays. Ses messages ont été un déclic en chaque centrafricain pour apaiser leur cœur.
La RCA a été marquée par cette visite qui a contribué à encourager la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Cette visite du Pape François a définitivement marqué l’ouverture d’une époque nouvelle vers des cieux plus cléments pour la Centrafrique. Le passage du Pape François restera dans les mémoires.